M. Stuflesser: Sacrosanctum Concilium

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Titel
Sacrosanctum Concilium. Eine Relecture der Liturgiekonstitution des II. Vatikanischen Konzils


Herausgeber
Stuflesser, Martin
Erschienen
Regensburg 2011: Pustet
Anzahl Seiten
Preis
132 S.
URL
Rezensiert für infoclio.ch und H-Soz-Kult von:
Vincent Petit, Strasbourg

Comme l’écrit en introduction Martin Stuflesser, professeur de science liturgique à l’université de Würzburg, cet ouvrage consacré à une relecture de la constitution liturgique Sacrosanctum Concilium adoptée le 4 décembre 1963 constitue le volume inaugural d’une nouvelle collection au titre révélateur : Theologie der Liturgie, littéralement «théologie de la liturgie» mais que l’on pourrait traduire aussi «théologie liturgique» comme l’expression liturgical theology le désigne aux Etats-Unis – ce qui renvoie aussi au titre de l’ouvrage de Cipriano Vagaggini osb: Il senso teologico della liturgia (1957, traduit en français sous le titre: Initiation théologique à la liturgie, 1959–1963). Cette relecture constitue donc le point de départ d’un projet de recherche né d’une interrogation simple: comment la pensée théologico-liturgique s’est-elle traduite en pratique, dans le service divin? par quel processus de réception (ou de non-réception) s’est-elle diffusée après le Concile?

Pour donner une première réponse à cette question, l’ouvrage comporte trois textes d’évêques, de la génération du concile (Mgr Paul-Werner Scheele, évêque émérite de Würzburg, le cardinal Lehmann, évêque de Mayence et le cardinal Danneels, ancien archevêque de Malines-Bruxelles), qui se livrent, chacun à leur manière, à une analyse rétrospective de la réforme liturgique, mêlée à des souvenirs personnels et à des considérations pastorales. Ces textes sont chacun suivis d’une relecture de différents professeurs de sciences liturgiques ou de théologie (Manfred Probst, Ulrich Kühn, Klemens Richter) qui éclairent de façon plus clinique et plus globale le point de vue ecclésial.

Deux textes se dégagent par leur intérêt particulier, ceux du cardinal Danneels et du cardinal Lehmann, familiers des arcanes romaines comme des réalités locales puisqu’ils ont chacun présidé la conférence épiscopale de leur pays respectif. C’est le prélat belge qui se montre le plus ratzingerien. Rappelant que la liturgie n’est pas une «activité libre» et l’importance des rites dans l’expérience religieuse communautaire (30), il déplore un certain nombre de lacunes dans l’application des réformes décidées au cours du Concile qui ont fait passer la liturgie du «rubricisme à la manipulation» (20): manque de silence, déséquilibre entre la durée de la liturgie de la parole et celle de l’eucharistie, perte d’un certain symbolisme et d’un lien avec l’univers (il parle, comme J. Ratzinger, des rapports entre la liturgie et le cosmos). Le propos du cardinal Lehmann est plus intime et retrace les prémices historiques des changements conciliaires. Il explique que paradoxalement la mise en pratique de Sacrosanctum Concilium (il cite en particulier la Cinquième Instruction pour la correcte Application de la Constitution sur la Sainte Liturgie du Concile Liturgiam authenticam de 2001) a abouti à une centralisation comme jamais des questions liturgiques à Rome (88). Il note l’importance réaffirmée de la forme liturgique (Gestalt) chère à Guardini, p. 90 et regrette au contraire, à la suite d’autres observateurs, une certaine Formlosigkeit (absence de forme) dans le culte. Les deux membres du Sacré-Collège se rejoignent sur l’idée que la liturgie ne se sépare d’une éducation et d’une «formation continue» en quelque sorte, des prêtres comme des fidèles, et un strict respect des textes qui évite son instrumentalisation (que ce soit par les novateurs ou par les conservateurs pour employer une distinction sommaire).

L’intérêt de ce(s) relecture(s) – relecture historique des membres de l’Eglise qui ont vécu et appliqué les réformes, relecture de la réception de ces réformes par des universitaires – est de réaffirmer que les changements dans la liturgie ont été inséparables des changements dans l’ecclésiologie, mais aussi dans la société (107). Par ailleurs les aspects oecuméniques de la réforme sont étudiés (55–73). Qu’ainsi, mais cela n’étonnera pas l’historien, les grains semés par la constitution Sacrosanctum Concilium n’ont pas encore donné tous leurs fruits.

Zitierweise:
Vincent Petit: Rezension zu: Martin Stuflesser (Hg.), Sacrosanctum Concilium. Eine Relecture der Liturgiekonstitution des II. Vatikanischen Konzils, Regensburg, Pustet, 2011. Zuerst erschienen in: Schweizerische Zeitschrift für Religions- und Kulturgeschichte, Vol. 106, 2012, S. 745-765.

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